À l’occasion des journées du patrimoine, la photographe Amélie Debray propose de faire revivre à travers ses clichés l’histoire de la piscine du quai Saint-Jean. Ses photos, réalisées au printemps 2013 et au début de l’été 2014 réunissent des acteurs de ce lieu emblématique qui a marqué la vie aquatique de nombreux blésois pendant plus de 40 ans!

Amélie Debray est photographe. Elle capte la lumière et le temps. Au printemps elle a rencontré des hommes et des femmes à la piscine Saint-Jean de Blois. Le lieu nous apparaît aussi étrange que familier. Les souvenirs remontent immanquablement à la surface. La mémoire semble vive, fraîche, presque immédiate. Certains personnages évoqueront peut-être leurs lèvres violettes et tremblantes après deux heures d’interminables longueurs en crawl. D’autres sourient encore de ces plongeurs qui, au retour d’un bel été grec, étaient persuadés que les profondeurs du grand bleu se trouvaient à portée de brasse. La piscine est alors un lieu de magie, de promesse d’exploits, d’espoir de tendres émois, de petit pull marine, d’abandon, de rires et de poursuites interdites.

La photographe cadre et encadre. Elle nous invite dans les vestiaires, nous met en garde dans le grand bassin et fait surgir par enchantement le maître nageur qui a formé des générations de fiers petits baigneurs. Ici la peinture est excessivement décatie tandis qu’ailleurs une herbe, que l’on préférerait presque algue, s’invite au fond du grand bassin. Nature morte en bleu et vert.

Plot numéro trois, la silhouette s’étire, les cuisses se tendent, l’homme a conservé son tee-shirt mais l’étrangeté de la situation est ailleurs. Les photographies d’Amélie Debray suggèrent un instant décisif fragmenté. Les temps y sont multiples. L’instant présent, immédiat et fragile se juxtapose à un environnement passé, factice et pour tout dire absurde. Un homme s’apprête à plonger dans un bassin vide.

Les photographies que l’on découvrira in situ dans un parcours inédit racontent l’histoire du lieu et de ses pensionnaires. En évitant soigneusement une nostalgie convenue et sépia, Amélie Debray nous invite malicieusement à plonger dans le grand bain de tant de souvenirs pour mieux fredonner « Avant de toucher le fond, je descends à reculons, sans trop savoir ce qui se passait dans le fond ».



Pierre Sanner



On the occasion of Heritage Days in France, Amélie Debray offers to revive through her pictures the history of the pool of Quai Saint Jean. Her photographs, made in the spring of 2013 and early summer 2014 together actors of this emblematic place which marked the lives of many aquatic Blois for over 40 years!

Amelie Debray is a photographer. She captures light and time. In the spring she met men and women in the pool Saint-Jean in Blois. The place also seems strange to us that familiar. The memories will inevitably rise to the surface. The memory seems lively, fresh, almost immediate. Some characters may evoke their violets and trembling lips after two hours of endless lengths crawl. Others smile of those divers who, returning from a beautiful Greek summer, were convinced that the depths of the big blue breaststroke were in reach. The pool is then a place of magic, feats of promise, hope, tender emotions, small navy sweater, abandonment, laughter and prosecution prohibited.

The Framework photographer and frames. It invites us in the dressing rooms, warns in the large pool and magically brings out the lifeguard who trained generations of proud young swimmers. Here the paint is too decrepit while elsewhere a herb, which is almost prefer algae, is invited to the big pond bottom. Still life in blue and green.

Plot number three, silhouette stretches, stretch the thighs, the man kept his shirt but the strangeness of the situation is elsewhere. Photographs Amelie Debray suggest a decisive moment fragmented. The times are multiple. The present moment, immediate and fragile is juxtaposed to a past environment, artificial and frankly absurd. A man preparing to dive into an empty pool.

The photographs will be discovered in situ in a new course tell the story of the place and its residents. Carefully avoiding an agreed nostalgia and sepia, Amélie Debray invites us maliciously to dive into the deep end of so many memories to better humming "Before hitting bottom, I go down backwards, not knowing what was going on in the background".



Pierre Sanner